La pandémie de COVID-19 a conquis le monde, et les informations. Pour armer les journalistes avec le savoir et les outils nécessaires à la couverture de ce virus, ainsi que de la crise sanitaire, sociale et financière qu’il occasionne, le Knight Center offre un cours en ligne gratuit intitulé « Journalisme en temps de pandémie : couvrir le COVID-19 aujourd’hui et dans l’avenir.»
Ce MOOC (cours en ligne ouvert) courra du 4 au 31 mai 2020, et sera proposé simultanément en anglais, espagnol, portugais et français. Il sera dispensé par Maryn McKenna, journaliste scientifique maintes fois primée, auteure et oratrice TED. Inscrivez-vous maintenant !
Cette formation gratuite est organisée par le Knight Center for Journalism in the Americas, basé à l’Université du Texas au Austin, en partenariat avec l’UNESCO et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), avec le soutien de la Knight Foundation et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). La disponibilité en espagnol et portugais, et les activités adaptées pour les journalistes d’Amérique Latine et des Caraïbes ont été rendues possibles par le soutien du PNUD.
Ce cours de quatre semaines, divisé en modules hebdomadaires, couvrira :
- Première semaine : l’histoire des pandémies et des catastrophes du 20ème siècle. Ce module examinera également la préparation des gouvernements aux pandémies.
- Deuxième semaine : couvrir le COVID-19 aujourd’hui. Que s’est-il passé dans cette pandémie au cours des quatre premiers mois, notamment sur le front de la crise des systèmes sanitaires, des chaînes d’approvisionnement et des débats sur le port des masques et la distanciation sociale ? Comment ont réagi les différents gouvernements ? Et enfin, quelle est l’importance de la liberté d’expression pour détecter la mésinformation et la désinformation ?
- Troisième semaine : l’espoir de traitements et de vaccins. Quelles sont les discours concurrents sur les traitements de cette maladie et quelle est la chronologie du développement d’un vaccin et d’un test sérologique ? Quel est le rôle de l’exagération et des biais médiatiques dans la promotion ou la démythification des traitements proposés ?
- Quatrième semaine : le chemin à prendre. Le module final se penche sur les angles de sujets permettant de faire avancer la couverture, et se demande comment le COVID-19 a changé notre monde. Il s’intéresse aussi à comment les journalistes peuvent se protéger.
Mais pourquoi les journalistes devraient-ils prendre du temps pour cette formation alors qu’ils sont déjà débordés par la couverture de cette pandémie ?
« Ce sujet est énorme. Il n’inclut pas que de l’épidémiologie et de la clinique et de la recherche biomédicale, mais aussi de la politique, de la finance, du commerce et bien d’autres facettes », explique l’instructrice du MOOC Maryn McKenna. « Je suis une journaliste scientifique qui a consacré sa carrière à écrire sur les épidémies, et pourtant je dois apprendre des choses tous les jours – et beaucoup d’autres journalistes sont dans la même situation, je pense. »
« Mais par-delà la question de l’expertise, il y a aussi un aspect émotionnel. Ceux d’entre nous qui couvrent le COVID-19 sont poussés à une compréhension plus profonde de la dangerosité de ce virus, bien plus que le grand public, » ajoute la journaliste. « C’est difficile de ne pas se sentir en danger, de ne pas avoir peur pour ses proches et ses amis. Dans ce genre de moment, avoir une communauté professionnelle pour partager ce poids fait une grande différence. Nous espérons que ce cours créera une telle communauté. »
« Un journalisme professionnel libre, indépendant, pluraliste est plus essentiel que jamais dans la crise sanitaire globale qui est devant nous, », affirme Guilherme Canela, chef de la Section Liberté d’Expression et Sécurité des Journalistes de l’UNESCO. « Les journalistes sont des professionnels essentiels pour informer les citoyens avec des faits vérifiés, pour lutter contre la désinformation et la mésinformation, et pour tenir les gouvernements comptables des mesures qu’ils ont prises pour affronter la pandémie. C’est pour quoi ce MOOC tombe exactement au bon moment, en établissant un dialogue informé entre journalistes sur les éléments essentiels pour poursuivre, en toute sécurité, une couverture de qualité de l’épidémie de COVID-19 ».
Guilherme Canela note également que le MOOC commencera durant la semaine de la Liberté de la Presse. « Ce n’est pas une coïncidence, mais un geste intentionnel pour rendre hommage à tous les professionnels des médias qui couvrent cette époque difficile », ajoute-t-il.
« Ceci est notre projet le plus ambitieux depuis la création il y a 17 ans du programme de formation à distance du Knight Center, et nous sommes reconnaissants aux agences de l’ONU qui nous aident dans cette urgence planétaire, ainsi qu’à la Knight Foundation, notre financeur principal », déclare le professeur Rosental Alves, fondateur et directeur du Knight Center. « Nous sommes aussi reconnaissants à Maryn McKenna, une journaliste et une auteure hors-pair spécialisée en sciences et en santé, qui va conduire ce MOOC. »
Maryn McKenna est une journaliste indépendante spécialisée en santé publique, en santé globale et politique alimentaire, elle est Senior Fellow au Centre pour l’Étude de la Santé Humaine à l’Université d’Emory (Texas), où elle enseigne l’écriture sur la science et la santé. Elle est l’auteure de « Big Chicken, l’incroyable histoire de comment les antibiotiques ont créé l’agriculture moderne et changé la façon dont le monde se nourrit » (non traduit en français), “Superbug” et “Beating Back the Devil”. Sa conférence TED de 2015 « Que ferons-nous quand les antibiotiques ne fonctionneront plus ? » a été vue 1,8 millions de fois et traduite en 34 langues.
Maryn McKenna contribue à WIRED et écrit pour le New York Times Magazine, The New Republic, National Geographic, Mother Jones, Newsweek, NPR, Smithsonian, Scientific American, Slate, The Atlantic, Nature, et The Guardian entre autres publications. Elle a remporté le AAAS-Kavli Gold Award 2019 pour l’écriture magazine, le John P. McGovern Award for Excellence in Biomedical Communication 2019, le 2014 Leadership Award from the Alliance for the Prudent Use of Antibiotics et le 2013 Byron H. Waksman Award for Excellence in the Public Communication of Life Science. Elle a été Poynter Fellow in Journalism en 2018 à l’Université de Yale, et Knight Science Journalism Fellow au MIT en 2013-2014.
Maryn McKenna dispensera ce cours avec le soutien de scientifiques et d’autres journalistes invités, et avec des assistants d’enseignements parlant espagnol, portugais et français. La data-journaliste Amanda Rossi, qui couvre la pandémie pour le magazine brésilien Piauí conduira la version portugaise du MOOC ; Federico Kukso, journaliste scientifique et auteur argentin, sera l’assistant d’enseignement en espagnol ; et Yves Sciama, journaliste scientifique français et président de l’association française des journalistes scientifiques (AJSPI), sera l’assistant d’enseignement en français.
La formation sera constituée de cours en vidéo, de présentations PowerPoint, de lectures, de quizz et de forums de discussion.
Les participants qui auront entièrement répondu aux attendus du cours auront la possibilité, en payant 30 USD de frais de dossier, d’obtenir un certificat d’accomplissement en format PDF. Le Knight Center évaluera les cas des participants qui demanderont à être exemptés du paiement. Aucun crédit universitaire formel n’est associé à ce certificat.
Comme tous les MOOCs du Knight Center, ce cours est asynchrone, ce qui signifie que les participants peuvent le suivre aux jours et heures qui leur conviennent. Il y a néanmoins des dates limites hebdomadaires suggérées pour les activités, afin de ne pas prendre de retard.
Dans cette pandémie sans précédent, en plus de la crise sanitaire et économique, de nombreux journalistes se retrouvent écartés de leurs spécialités habituelles, ou bien chargés d’enquêtes supplémentaires en rapport avec le virus. Ce cours d’adressera aussi aux professionnels qui habituellement ne couvrent pas la science et la santé.
« Le coronavirus est la grande affaire du monde en ce moment, c’est donc logique que les journalistes s’y consacrent, ou bien y soient affectés même lorsqu’ils sont issus d’autres spécialités. J’espère que ce cours pourra les aider à être à la hauteur du défi », affirme Maryn McKenna. « Mais j’espère aussi qu’ils feront bénéficier de leur expertise toute la communauté. A mesure que cette nouvelle normalité s’installe, le coronavirus va aussi influencer l’alimentation, l’éducation, l’urbanisme, parmi bien d’autres questions – et les collègues spécialisés dans ces problèmes et d’autres peuvent nous faire découvrir de nouveaux sujets possibles. »
Inscrivez-vous au cours aujourd’hui et soyez prêts à couvrir le plus grand événement de nos vies.